Au commencement de toute situation d'aide, la relation est déséquilibrée, ce qui entraîne le risque de faire tomber la personne aidée et la personne aidante dans certains pièges.
Exemples concrets de situations d'aide
Chez le médecin
Lors d'une consultation médicale, le patient se trouve en position d'infériorité par rapport au médecin. Le patient cherche des réponses à ses problèmes de santé, alors que le médecin, en tant qu'expert, est perçu comme détenteur du savoir. Cependant, au début de la consultation, le médecin ne connaît pas les symptômes exacts, les antécédents médicaux détaillés ou les préoccupations spécifiques du patient. De son côté, le patient peut ne pas savoir quelles informations sont cruciales à partager ou peut ne pas comprendre certains termes médicaux utilisés. Cette ignorance mutuelle nécessite une communication ouverte et précise pour éviter les malentendus et pour que le médecin puisse fournir l'aide la plus appropriée.
Dans une formation informatique
Imaginez une séance de formation où un consultant en informatique aide un groupe de personnes à utiliser un nouveau logiciel. Les participants sont dans une situation de dépendance vis-à-vis du consultant. Initialement, le consultant ignore le niveau de compétence et les attentes spécifiques de chaque participant. Les participants, quant à eux, peuvent ne pas comprendre toutes les fonctionnalités du logiciel ou ne pas savoir comment poser leurs questions de manière claire. La clé pour une formation réussie est que le consultant identifie rapidement les besoins individuels des participants et ajuste son approche pédagogique en conséquence.
Dans le coaching de cadres ou de dirigeants
Lorsqu'un cadre ou un dirigeant fait appel à un coach professionnel, la dynamique de pouvoir est également déséquilibrée. Le coach est censé fournir des insights et des stratégies pour améliorer la performance et le leadership du dirigeant. Cependant, au début de cette relation, le coach ne connaît pas les défis spécifiques, les forces et les faiblesses du cadre, ni la culture de l'entreprise. Le dirigeant, de son côté, peut être réticent à exposer ses vulnérabilités ou à admettre ses besoins en matière de développement personnel et professionnel. Pour que le coaching soit efficace, il est crucial que le coach et le cadre établissent une relation de confiance, où les deux parties explorent leurs zones d'ignorance respectives et travaillent ensemble pour les combler.
Développement de l'identité et choix des rôles
Au début de toute relation d'aide, les rôles de chacun et les règles d'équité sont en soi ambigus, ce qui veut dire que l’aidant tout comme la personne aidée doivent développer une identité et choisir un rôle à jouer. Cette ambiguïté existe même lorsque les rôles formels semblent clairs - comme lorsque nous allons chez le docteur ou chez un consultant en informatique - parce qu’au départ, ni l’aidant ni la personne aidée ne connaissent tous les faits. Cette ignorance mutuelle est rarement reconnue explicitement et c'est pour cette raison que l'on peut tomber dans tous les pièges.
L'exemple de l'aide pour trouver son chemin
Même dans les situations les plus simples, comme lorsque quelqu'un me demande son chemin, il est utile de prendre un moment pour réfléchir à ce que je ne sais pas et à ce que l'autre personne ne sait pas. Par exemple, si un touriste me demande comment se rendre à une destination spécifique, il peut ignorer les subtilités des transports locaux ou des repères visuels importants, tandis que je peux ne pas savoir combien de temps il dispose ou s'il préfère marcher ou prendre les transports en commun. Une fois que nous comprenons ces zones d’ignorance, nous pouvons choisir les rôles appropriés et en tenir compte. En posant quelques questions supplémentaires, je pourrais fournir une direction plus utile, en fonction de ses préférences et de ses besoins spécifiques.
Conclusion La relation Aidant/Aidé
La seule chose claire lorsqu'on demande ou offre de l'aide est qu’au départ la personne aidée - le client - est dans une position d'infériorité et la personne aidante en position de supériorité et que, même si c'est inconscient, les deux parties sont inquiètes de la façon dont la situation va évoluer. S'ils veulent réussir leur relation aidant/aider, les protagonistes doivent résoudre ce déséquilibre en accédant à leurs zones d'ignorance et en les supprimant petit à petit. Le nombre d'informations que nous ignorons au début d'une relation d'aide potentielle est considérable, mais on peut les rassembler très vite au cours des premières minutes, si nous avons conscience de ce besoin et si nous agissons avec justesse dès le commencement.
Conclusion appliquée à divers contextes
Qu'il s'agisse d'une consultation médicale, d'une formation en informatique, d'une séance de coaching pour cadres ou d'une simple demande d'itinéraire, chaque situation d'aide repose sur une base initiale d'ignorance mutuelle. En prenant conscience de cette dynamique et en travaillant activement à la réduire, les aidants et les aidés peuvent établir une relation plus équilibrée et efficace. Que ce soit en milieu médical, éducatif, professionnel ou quotidien, la clé du succès réside dans la communication ouverte et la reconnaissance des besoins et des connaissances de chaque partie.
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